Les 15 aides que 80 % des retraités oublient de demander

Les 15 aides que 80 % des retraités oublient de demander

Pourquoi tant de droits restent non réclamés ?

Chaque année, des centaines de milliers de retraités passent à côté d’aides financières ou de dispositifs de soutien auxquels ils ont pourtant droit. Les raisons sont multiples : manque d’information, démarches perçues comme complexes, méconnaissance des conditions d’éligibilité, ou idée reçue selon laquelle ces aides seraient réservées « aux plus pauvres ».

Pourtant, dans un contexte de pouvoir d’achat tendu, toute aide peut jouer un rôle déterminant : maintien à domicile, couverture santé, logement, transport, adaptation du logement ou simple soutien au quotidien. Voici un tour d’horizon des 15 dispositifs les plus couramment oubliés ou sous-utilisés.


1. L’ASPA – Allocation de solidarité aux personnes âgées

L’ASPA remplace depuis plusieurs années le minimum vieillesse. Elle garantit un niveau minimal de ressources aux personnes âgées de 65 ans ou plus (ou à partir de 62 ans en cas d’inaptitude au travail), sous conditions de ressources.

Le montant de l’ASPA peut compléter une retraite trop faible jusqu’à atteindre un seuil défini chaque année. Beaucoup de retraités ne la demandent pas, par crainte d’une récupération sur succession. Cette récupération existe, mais uniquement si l’actif net de la succession dépasse un certain seuil (environ 39 000 €).


2. L’aide au logement (APL ou ALS)

Les retraités locataires ou en résidence autonomie peuvent bénéficier de l’aide personnalisée au logement (APL) ou, à défaut, de l’allocation de logement social (ALS). Le montant dépend des ressources, du loyer, de la zone géographique et de la composition du foyer.

Nombre de retraités n’osent pas faire la demande pensant qu’ils ne sont pas éligibles. Or, même un faible montant peut alléger la charge locative mensuelle.


3. L’aide au maintien à domicile (via le département)

Les conseils départementaux proposent souvent une aide financière pour permettre aux personnes âgées de continuer à vivre chez elles dans de bonnes conditions. Elle peut couvrir :

  • L’intervention d’une aide à domicile
  • La livraison de repas
  • L’entretien du logement
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Elle est attribuée sous conditions de ressources et de niveau d’autonomie.


4. L’APA à domicile (allocation personnalisée d’autonomie)

Souvent confondue avec d’autres aides, l’APA est destinée aux personnes âgées en perte d’autonomie (GIR 1 à 4 selon la grille AGGIR). Elle finance en partie les aides humaines ou techniques nécessaires pour continuer à vivre chez soi.

L’APA est cumulable avec d’autres aides et peut également être versée en établissement. Une partie importante des bénéficiaires potentiels n’en fait jamais la demande, surtout en cas de dépendance progressive.


5. L’aide à l’adaptation du logement

Les caisses de retraite, les collectivités locales ou certaines associations peuvent financer en partie les travaux nécessaires à l’adaptation d’un logement (douche à l’italienne, rampe d’accès, élargissement de portes, monte-escalier…).

Les montants varient selon les revenus. Dans certains cas, l’aide peut couvrir jusqu’à 70 % du montant des travaux. Cette aide est souvent ignorée, faute d’information lors des premiers signes de perte de mobilité.


6. Les aides des caisses de retraite (aide extra-légale)

Les caisses de retraite de base ou complémentaires disposent de budgets d’action sociale. Elles peuvent accorder :

  • Une aide ponctuelle pour des dépenses exceptionnelles (réparation urgente, achat de lunettes, facture énergétique)
  • Une participation à des services d’aide à domicile
  • Une aide en cas de retour d’hospitalisation

Ces aides sont à demander auprès du service action sociale de sa caisse de retraite.


7. L’exonération ou le plafonnement de la taxe foncière

Certains retraités, selon leur âge et le niveau de leur revenu fiscal de référence, peuvent être exonérés totalement ou partiellement de la taxe foncière sur leur résidence principale. Il existe aussi un plafonnement à 50 % des revenus.

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Beaucoup de personnes ne savent pas qu’il faut en faire la demande explicite auprès du centre des impôts, surtout après un changement de situation (veuvage, baisse de revenus).


8. L’exonération ou réduction de la taxe d’habitation (résidences secondaires)

Même si la taxe d’habitation a été supprimée pour les résidences principales, elle reste applicable pour les résidences secondaires. Certaines réductions peuvent être accordées en fonction des revenus, de la localisation du bien, ou du statut du retraité.


9. La carte mobilité inclusion (CMI)

Délivrée sous certaines conditions d’autonomie ou d’invalidité, la CMI ouvre droit à plusieurs avantages :

  • Stationnement gratuit et réservé
  • Accès prioritaire dans les lieux publics
  • Réductions tarifaires (transports, services municipaux)

Beaucoup de retraités qui présentent pourtant une mobilité réduite n’ont jamais fait la demande. La démarche s’effectue auprès de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH).


10. La réduction sur les transports publics

Des réductions spécifiques sont proposées par les réseaux de transport locaux ou régionaux (bus, tram, TER, cars départementaux). Certaines sont automatiques à partir d’un certain âge, d’autres nécessitent la présentation d’un justificatif de ressources.

Ces réductions peuvent aller jusqu’à la gratuité totale dans certaines communes. Pourtant, de nombreux retraités paient encore plein tarif, par méconnaissance des dispositifs locaux.


11. L’aide à la téléassistance

La téléassistance permet de déclencher une alerte en cas de chute ou de malaise. Son coût peut être pris en charge en partie par :

  • Le conseil départemental via l’APA
  • La caisse de retraite
  • Certaines mutuelles

Des dispositifs collectifs gratuits existent aussi dans certaines municipalités pour les retraités isolés.


12. Le chèque énergie

Attribué sous conditions de ressources, le chèque énergie est souvent oublié ou non utilisé. Il peut servir à régler des factures de gaz, d’électricité ou de fioul, mais aussi à financer des travaux d’économie d’énergie.

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Le chèque est envoyé automatiquement, mais certains retraités ne le perçoivent pas (changement d’adresse, déclaration fiscale incomplète) ou ne savent pas comment l’utiliser.


13. Les aides des mutuelles

Certaines mutuelles retraités proposent :

  • Des aides sociales exceptionnelles (décès d’un conjoint, hospitalisation, aides ménagères)
  • Des prises en charge complémentaires sur des équipements non remboursés par la Sécurité sociale

Il est conseillé de contacter le service social de sa mutuelle pour vérifier l’existence de fonds spécifiques.


14. Les aides alimentaires locales

Associations, centres communaux d’action sociale (CCAS), banques alimentaires : de nombreux dispositifs de distribution ou de bons alimentaires existent pour les personnes âgées modestes. Ces aides sont rarement sollicitées directement par les retraités eux-mêmes, mais souvent proposées après signalement par un professionnel de santé ou un travailleur social.


15. Le secours exceptionnel des communes

En cas de difficulté ponctuelle (décès, incendie, dette imprévue, coupure d’électricité, refus de prêt), certaines communes peuvent débloquer une aide exceptionnelle sur fonds de secours municipal ou départemental.

Il faut s’adresser au CCAS de sa commune, qui instruit le dossier en lien avec les services sociaux. L’aide peut prendre la forme d’un chèque, d’un bon, ou d’un service pris en charge.


Pourquoi autant de retraités passent à côté de ces aides ?

  • Manque de communication : les informations sur ces dispositifs sont dispersées, rarement regroupées en un seul lieu ou guichet.
  • Démarches administratives jugées complexes : formulaires, justificatifs, conditions multiples, dossiers à renouveler.
  • Pudeur ou crainte de “quémander” : certaines personnes âgées hésitent à demander de l’aide, même si elles y ont droit légalement.
  • Croyance erronée d’inéligibilité : beaucoup estiment qu’ils gagnent “trop” ou qu’ils ne sont pas dans une situation de pauvreté suffisante.
  • Isolement numérique : plusieurs démarches sont aujourd’hui à faire en ligne, ce qui freine les retraités peu à l’aise avec Internet.

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